En redécouvrant sans cesse son Japon natal, Keiko Ichiguchi, mangaka expatriée en Europe, nous invite à découvrir mais surtout à comprendre. Une visite guidée informelle et légère qui va du détail pratique à l’analyse conceptuelle. Instructif !

Notre avis

Loin des analyses scientifiques et des gros volumes sociologiques, Keiko Ichiguchi profite de sa situation d’expatriée pour revenir sur le Japon qu’elle aime et qui la surprend encore. Pour un européen, son approche anecdotique est amusante, un peu décousue, mais surtout très instructive. Et sans jamais se départir d’une simplicité de ton très agréable.
F.L.    

Informations

Recueil illustré
De Keiko Ichiguchi
Editions Kana
Collection Kiko
Env. 8€50

Images

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{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n redécouvrant sans cesse son Japon natal, Keiko Ichiguchi, mangaka expatriée en Europe, nous invite à découvrir mais surtout à comprendre. Une visite guidée informelle et légère qui va du détail pratique à l’analyse conceptuelle. Instructif !

Les mangas s’empilent dans la chambre de vos enfants, les dessins animés nippons sont partout sur le petit écran, et pourtant le Japon reste pour vous une inconnue, une énigme indécodable, entre fascination et inquiétude. Pour en savoir plus sur ce qui se passe dans la tête d’un Japonais, il faudrait pouvoir s’y balader librement ! Mais un Japonais, bien sûr, qui  penserait comme nous, européens. Cette opportunité nous est offerte par Keiko Ichiguchi. Cette mangaka (auteur de manga) née au Japon s’est expatriée en Italie en 1993. Collaborant notamment avec les éditions Kappa et la maison d’édition japonaise Kodansha, elle a ajouté une corde à son arc en décrivant la société japonaise dans un premier livre amusant, "Pourquoi les Japonais ont les yeux bridés". Avec "Les Japonais aussi pètent parfois les plombs", Ichiguchi a l’avantage de préférer un abord plus pratique qui répond à nos attentes. Expatriée d’un pays qui avance à toute allure, Ichiguchi s’acharne à garder le contact, mais chaque retour au Japon lui prouve que c’est une mission impossible. Sans cesse contrainte de se "remettre à niveau", elle nous fait ici profiter de ses expériences.

Par l’anecdote, le souvenir personnel, la petite expérience du quotidien, elle met en valeur la façon de penser japonaise. L’enchaînement des chapitres peut apparaître étrange, puisque l’on passe d’un long rappel historique, un peu laborieux en raison de la richesse du sujet, à des considérations personnelles d’auteur. Non sans sacrifier à quelques précisions pratiques digne du guide du routard. Ce livre est à envisager comme une conversation avec une japonaise pleine de bonne volonté. Et on peut se permettre de passer un chapitre pour attaquer le suivant sans le moindre scrupule. Reste qu’au fil des textes, en moyenne assez courts, on grappille énormément d’informations. Du fonctionnement du système scolaire à une visite guidée des lieux mystérieux à ne pas louper, sans oublier une analyse pertinente de la mangaka sur certains succès du mangas, les thèmes abordés sont très nombreux et l’approche reste décontractée. Mais on accroche surtout lorsqu’il s’agit de situations nous permettant de mieux comprendre la mentalité japonaise. Comment un japonais exprime-t-il la colère lorsqu’il ne dispose pour ainsi dire… d’aucun gros mot !

Comment naissent les idylles, et comment ces sentiments sont-ils idéalisés, surtout dans un pays ou par éducation le contact physique est compliqué en public, même pour un couple marié. Les mille et une façon de dire "Tu", l’impolitesse des gens qui hurlent avec leur kit mains-libres, les coulisses d’un salon japonais de fanas de mangas, la technique bouddhiste de suicide par momification… ça part dans tous les sens, mais avec fraîcheur, précaution, et une touche d’humour poli. Et lorsqu’elle se met en tête de comprendre comment un mot à la mode évolue dans la bouche des jeunes filles japonaises, son analyse devient aussi instructive que pertinente. Il va sans dire que le livre est enrichi de nombreuses illustrations de l’auteur, ce qui rend cette constructive balade encore plus agréable. A conseiller… avant d’aller y voir par soi-même ? 

Frédéric Lelièvre


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