CINÉMA > Premier choc de l’année, un film douloureux et dérangeant qui s’adresse pourtant à toute la famille !

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C’est dur. Pénible. La petite a vraiment mal, pleure pour de vrai. Et nous avec elle. Savoir que c’est une histoire vraie rend l’épopée insupportable. Et puis il y a cette parenthèse inouïe avec les loups. Et quelques rencontres qui rachètent l’abomination des hommes. On ne ressort pas indemne de cette odyssée de désespoir, mais avec un sentiment de vérité plus criant que toute une pile de livres d’Histoire. Je ne crois pas qu’il soit possible d’atteindre le générique de fin sans y aller de sa larme. Quel que soit l’age du spectateur, je crois que c’est un témoignage incontournable, qui vous nourrit… et finalement, donne envie de vivre. Et puis ça nous rappelle ce que l’on peut faire avec un film. Après une pareille histoire, le crétinisme d’une partie de ce qu’on trouve en salle saute aux yeux…
F.L.

Drame
Réalisé par Véra Belmont
Dès 10 ans
Sortie le 16 janvier 2008
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Témoignage poignant, peinture détournée des pires heures de l’humanité du siècle dernier, l’odyssée incroyable de cette petite fille à travers l’Europe en guerre est une ode à la survivance, un plaidoyer pour l’enfance, et la découverte choc d’une histoire vraie. Un film douloureux et dérangeant qui s’adresse pourtant à toute la famille.
Pleine d’énergie, gourmande d’affection, Misha trouve dans la chaleur et l’amour de ses parents de quoi supporter leurs incessants déménagements et la peur qui rode. A 8 ans, au travers de ses jeux et de ses impertinences, elle sait que les Allemands traquent les juifs. Qu’ils doivent tous trois se cacher. Ce qu’elle craignait arrive à la sortie de l’école: elle doit suivre une inconnue et fuir au plus vite. Recueillie par intérêt, elle rencontre pourtant un grand-père d’adoption, Ernest. C’est lui qui explique à la fillette que ses parents ont été emmenés vers l’est, et lui offre une petite boussole pour ne jamais perdre son chemin. Quand la milice emporte Ernest, Misha part rejoindre ses parents, vers l’Est. Un périple dans le chaos qui, de la Belgique, la conduira à pied jusqu’en Ukraine. Et face à la cruauté des hommes, les vraies bêtes sauvages, la seule tendresse qu’elle trouvera sera celle d’une meute de loups…

Il y a des films que l’on apprécie comme un spectacle, aussi vite oublié, et ceux qui vous touchent personnellement, comme une rencontre. Enfin, il y a ceux, rares, qui sont si intenses, si imparables de sincérité qu’ils vous prennent aux tripes. Telle est l’histoire de Misha. La petite va survivre à la guerre, à l’hiver, à la faim, et surtout à l’absolue cruauté des hommes. Elle perdra tout, jusqu’à ne plus ressembler à une enfant à la fin de son périple. Pour survivre, elle sera une petite louve parmi les loups, tellement plus respectables que les hommes. Adaptant le livre autobiographique de Misha Defonseca, Véra Belmont a réalisé là un film plus qu’édifiant. Choquant mais pas démonstratif. Intense mais totalement dépourvu d’effet. Tout repose sur les décors naturels, le rythme des saisons, et la performance sidérante de la petite Mathilde Goffart. Présente à chaque seconde devant la caméra, sa complicité avec les loups employés sur le tournage confine à la magie. Hommage à cette prouesse, l’humilité des autres artisans du film est à l’avenant. Les acteurs sont poignants de vérité, Guy Bedos en tête dans le rôle d’Ernest. La musique d’Emilie Simon accompagne quant à elle les émotions avec la retenue qui convient.

« Survivre avec les loups » dépeint, à hauteur d’enfant et sans fard, la réalité de la guerre, de la faim, de la peur, de la douleur, de la peine. Faut-il emmener ses enfants voir ce film ? Oui ! Son succès en salle chez nos voisins belges le démontre. Les plus jeunes regardent non pas un morceau d’Histoire mais une aventure incroyable, et relèvent plus la tristesse de la mort des loups que l’attitude atroce de certains adultes. Ils décryptent l’odyssée différemment, mais en comprennent le sens. Et ne manquent pas de poser de nombreuses questions après mais aussi pendant le film. Ce sont les adultes qui peinent à regarder cette gamine dévorer la viande crue, pleurer sur sa famille disparue, hurler sa faim dans la neige. Edulcorée de ses passages les plus choquants, tout l’impact du livre est là, brut et poignant. Le devoir de mémoire est un exercice trop souvent institutionnel. La réalisatrice se livre à un exercice plus ambitieux : raconter la petite histoire, celle de la vie la plus fragile, la plus incertaine, afin de nous faire saisir la dimension de l’Histoire avec un grand H. Véra Belmont a réussi son défi : l’histoire de Misha vous laissera les yeux rouges et ne vous quittera plus jamais.

 

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