Poète de l’image, inventeur infatigable, chaque film de Michel Gondry est un nouveau défi à notre imagination. Sa dernière trouvaille est peut-être son travail le plus à la portée d’un large public.

Notre avis

C’est une idée de dingue, mais c’est une folie qui vous gagne très vite. A une époque où le cinéma ressemble à une citadelle hors d’atteinte et la télévision à une usine à rediffusion, ce film est une vraie bulle d’oxygène. C’est drôle, surprenant, et surtout pétri d’amour, de tendresse. Sa logique quasi-enfantine la met à la portée de tous. Mos Def et Jack Black sont excellents, très drôles, et savent rendre crédibles un truc carrément insensé. S’il y a un message dans ce délire bourré de trouvailles hilarantes, c’est « prenez une caméra, et racontez les histoires dont vous rêvez ». A consommer sans modération donc !
Frédéric Lelièvre

Informations

Délire
Réalisé par Michel Gondry
A partir de 10 ans
Sortie le 5 mars

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{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}oète de l’image, inventeur infatigable, chaque film de Michel Gondry est un nouveau défi à notre imagination. Sa dernière trouvaille est peut-être son travail le plus à la portée d’un large public. En se réappropriant par ses acteurs le plaisir de raconter et de filmer des histoires, il retrouve l’énergie de gamins jouant au super-héros dans une cour d’école. Une véritable friandise cinématographique bourrée d’humour et de clins d’œil savoureux.
Mike est le bras droit, pour ne pas dire le fils adoptif de monsieur Fletcher, propriétaire du vidéo club d’un quartier populaire. Lorsque son patron décide de voir ce qui se fait ailleurs pour remédier à la faillite annoncée du club, Mike se retrouve responsable, épaulé par son copain Jerry. Mécanicien sérieusement allumé, celui-ci ne supporte plus la centrale électrique derrière laquelle il est contraint de vivre. Une opération de sabotage complètement loupée va avoir de terribles conséquences: électrocuté, Jerry devient une véritable pile électrique. Et une visite lui suffit pour démagnétiser toutes les cassettes du vidéo-club ! Espérant que l’incident passe inaperçu, Mike et Jerry n’ont qu’une solution pour satisfaire la rare clientèle : prendre une caméra et réaliser eux-mêmes les films demandés !

L’idée de base est cinglée, et présente un argument très drôle que l’on n’imagine guère autrement qu’en court-métrage. C’est mal connaître Michel Gondry. Ce bricoleur de génie trouve là une occasion en or pour explorer son univers: il y invite d’abord deux magnifiques cinglés de cinéma, et très vite tous les habitants du quartier ! Déchaîné, Jack Black (King Kong, Rock Academy…) donne la réplique à Mos Def, acteur étonnant dont on découvre un peu plus le talent à chaque rôle. Soutenu par des pros comme Danny Glover ou Mia Farrow, ce duo très attachant va recréer les grands succès du box office avec quelques morceaux de cartons et l’idéalisme de gosses de 8 ans. SOS Fantôme ou Men in black passent ainsi à la moulinette délirante de ces remakes maison. Des films « suédés » (c’est le nom qu’il donne à leur technique) qui loin de décevoir les clients surpris, déclenchent une véritable vague de passion cinéphilique ! Emballé par l’idée de tourner ou de jouer eux-mêmes les films qu’ils aiment ou dont ils rêvent, le petit vidéo club ringard devient le siège d’une véritable révolution créatrice…

Plus poétique qu’idéaliste, le film de Michel Gondry est une douce vengeance pour tous ceux qui constatent qu’Hollywood est plus souvent attentif au contenu de son compte en banque qu’à celui de ses films. A une heure ou jeunes et moins jeunes se réapproprient le cinéma sur Internet en créant, en détournant pour le pur plaisir de raconter soi-même des histoires, le spectacle de ces deux nigauds cinglés est simplement jubilatoire. Un plaisir décuplé si l’on connaît les films détournés par les deux complices. Hommage appuyé aux génies du temps du muet, clin d’œil permanent aux héros du box office, « Soyez Sympas… » est surtout un message d’amour au cinéma et à tous les amateurs qui veulent, loin des budgets démentiels, appartenir à ce monde magique. Un film qui fait aussi preuve d’une incroyable tendresse, lançant un vrai message d’amour à l’immense communauté des amateurs d’histoire sincères, comme tous les habitants du quartier de Jerry et Mike. Décalé et brillant, le délire qui baigne ce film est si proche de celui d’un enfant qu’on peut sans problème inviter un jeune amateur de cinéma (et/ou de Jack Black…) à découvrir cet ovni inclassable. Et ne vous étonnez pas si en rentrant, il monopolise le salon pour refaire sa version de la guerre des étoiles…

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