D-War : la guerre des dragons

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}Asie est riche de magnifiques légendes guerrières où de nobles chevaliers bataillent contre des monstres démentiels. Mais même les plus fascinants dragons ne peuvent cacher un scénario moribond. Reste un gros plaisir pour les amateurs de catastrophes, d’héroïc-fantasy  et de grosses bestioles !

Une vieille légende Coréenne raconte l’histoire d’un jeune garçon, élevé en combattant d’élite pour protéger une élue, Narin. Portant sur le corps un tatouage de dragon, cette jeune fille est promise à un funeste avenir : son sacrifice décidera de l’avenir de la Terre en détournant du mal le plus puissant des dragons. Mais séduit par la belle, le jeune guerrier refuse d’accomplir sa tache, et préfère se sacrifier avec elle… 500 années plus tard, la légende s’accomplit de nouveau. Journaliste à Los Angeles, le jeune héros s’appelle Ethan, et retrouve la trace de Sarah Daniels, réincarnation de Narin. A peine le couple légendaire se retrouve-t-il qu’un énorme dragon-serpent, accompagné d’une antique armée au grand complet, se met à ravager la ville…

Comédien comique star en Corée du sud, Shim Hyung-Rae s’est imposé comme réalisateur avec ce Dragon Wars, un film à grand spectacle basé sur une légende typiquement Coréenne, destiné au public asiatique comme occidental. Plus important budget de Corée du sud, le film y est devenu un blockbuster. Très attendu par les fans, celui-ci n’a même pas eu les honneurs d’une sortie en salle… et on peut le comprendre. Le casting est peu convaincant, la légende n’est qu’un prétexte vaguement développé, et la trame de l’histoire est passablement transparente. Reste un festival d’effets spéciaux souvent réussis, qui justifient à eux seuls le visionnage de ce film catastrophe à la sauce héroïc fantasy. Opinion soutenue par les adeptes du genre, bien sûr! Ceux que les monstres indiffèrent décrochent vite face à ce Godzilla version dragon. Mais les amateurs de légendes prennent un évident plaisir à voir l’armée américaine affronter un bataillon de bestioles préhistorique.

Sans excès de sang ou de cruauté, l’action se consacre toute entière au spectaculaire le plus débridé grâce à la belle performance des images de synthèse made in Corée. Avec supplément de lézards préhistoriques, et en prime une armée très kitsch que n’auraient pas reniés les Power Rangers en personne… Bref, une sorte de défouloir fantastique à la symbolique très basique que les plus jeunes apprécient avec gourmandise. Le DVD propose aussi quelques bonus : une comparaison storyboard / prévisualisation / résultat final de 5 scènes, et une galerie artistique consacrée aux créatures que les graphistes en herbes sauront apprécier. Le bonus le plus étonnant reste une présentation en public du réalisateur qui, non sans humour, parle de l’aventure de ce film avec une réelle sincérité, faisant apparaître la surprenante image que les Coréens semblent avoir d’eux-mêmes. Ce qui, indépendamment du jugement que l’on peut avoir sur leur travail, rend l’équipe du film encore plus sympathique.

Frédéric Lelièvre

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