La guerre d’Algérie est un sujet toujours délicat à évoquer !

Notre avis

Expliquer la guerre d’Algérie, c’est souvent très compliqué… Par le témoignage de ce petit Algérien, on saisit un peu cette complexité, le mélange d’amour et de haine qui déclenche encore les passions aujourd’hui… C’est un film pour les grands, mais que les enfants assez matures peuvent suivre et comprendre, à condition d’être encadré parce que c’est tout de même une vraie hécatombe… Ils posent beaucoup de questions, ne serait-ce que sur certains mots… C’est un très beau film, les enfants y sont très bons.
B.G.

Ce qu’en disent les enfants

C’est un peu comme une guerre. Il y a des attentats, des gens qui se font tuer dans la rue. Comme aujourd’hui, dans certains pays… Mais les enfants sont copains et essaient de rester amis quand même. C’est là que l’histoire est belle… J’aurais pas aimé être à la place de Ali, c’est terrible tout ce qu’il voit. Le pire c’est quand il retrouve son père… On a un peu parlé de la guerre d’Algérie à l’école, mais pas beaucoup. C’est vrai que c’est un film « pas pour les trop petits », parce qu’il se passe des trucs vraiment moches, mais on comprend plein de choses aussi…
Jean-Baptiste, 12 ans

Informations

Film témoignage
Réalisé par Mehdi Charef
Dès 12 ans
Env. 20€

Images

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{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a guerre d’Algérie est un sujet toujours délicat à évoquer. En faisant revivre ses souvenirs d’enfance, Mehdi Charef présente cette guerre par les yeux des gamins, et tisse une toile d’images et d’émotions sincères qui constituent un poignant témoignage. Et s’il est à la portée de tous, il n’édulcore en rien la cruauté des évènements. Une réussite à voir donc en famille pour en saisir toute la portée.
Ali se réveille tôt et file livrer les journaux à travers la ville ensoleillée. Ou alors il gagne de l’argent comme porteur, en l’absence de son père. C’est lorsqu’il arrive à l’école que la réalité le rattrape enfin. Par peur des attaques des fellagas, l’instituteur est parti. Ses petits camarades s’en vont aussi, un à un, quittant pour la France une Algérie en état de guerre en cette année 1962. Observateur et vif, Ali ne rate rien de ce qui se passe. En livrant ses journaux, il se glisse partout, et voit aussi ce qu’il ne devrait pas. La situation empire sans cesse, et Ali assiste tous les jours à de véritables drames. Les arrestations, des morts dans les rues. Son oncle est abattu devant ses yeux. Heureusement, il y a le refuge de la salle de cinéma, et puis les copains. Nicolas surtout, qui ne rate jamais une occasion de se battre pour son Algérie française, autant qu’Ali défend son Algérie à lui. Et pourtant ces deux là sont les meilleurs amis du monde. Tous deux rêvent de ne pas se quitter, mais ne pourront rien face à des évènements à la portée inéluctable…

Après avoir longtemps médité son projet, Mehdi Charef a fait son film–témoignage sur ces évènements qu’il a vécu de l’intérieur. Mais au lieu de raconter la grande histoire, il a préféré revoir le fil des évènements par les yeux de l’enfant qu’il était. Pas question d’idéaliser ou de gommer les drames les plus cruels. Le témoignage est entier. D’autant que Ali est un enfant de la rue, amené à voir tout ce que les adultes ont pour habitude de cacher. Mais surtout, le quotidien de ces enfants est jalonné de morts, des drames qui s’accumulent et qu’ils affrontent simplement, parce qu’ils n’ont pas le choix d’agir autrement. Et si rien n’est caché, tout est mis en scène sans fioriture ni excès. Une économie de spectaculaire qui donne au film toute sa force. Cartouches gauloises, c’est avant tout l’histoire d’une amitié entre deux enfants qui se disputent un pays avec la même sincérité, des personnages attachants qui vous impliquent très vite dans leur quotidien. Mais les scènes terribles dont ils sont les témoins impliquent d’accompagner le jeune public tout au long du film. Ceux-ci ne manqueront pas de toute façon de poser énormément de questions.

Riche en images soignées et en émotions vraies, Cartouches Gauloises n’a rien d’un règlement de compte. Il a au contraire l’énorme avantage de ne diaboliser ni d’idéaliser aucun des partis impliqués dans ce terrible conflit. Une indépendance qui lui donne toute sa valeur de témoignage, offrant un recul très profitable. Le DVD comprend quelques bonus dont une présentation originale du storyboard du réalisateur, simple et coloré, et surtout un très agréable making of. Il nous en apprend un peu plus sur les jeunes acteurs, décidément très attachants, dont le très prometteur Hamada, qui tient le rôle de Ali. Ce document rend compte avec efficacité de la réalité d’un tournage avec des enfants, de la nuance entre plaisir et travail. Un utile témoignage à montrer aux petits qui se verraient bien acteur, autant qu’aux grands qui caressent le rêve d’élever un petit Di Caprio… Entre confession et témoignage, ce joli bonus nous permet surtout de constater de la grande sensibilité d’une grand réalisateur !

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