FIANCAILLES-COUVENT-2_-_DR_Patrice_Nin

 

note-10

À partir de 10 ans

Une véritable résurrection pétillante de cette oeuvre de Prokofiev oubliée depuis longtemps sans l’heureuse coproduction du Capitole de Toulouse et de l’Opéra Comique, unis pour mettre en scène cette première production française sur les scènes parisiennes  !

Notre avis


Cet opéra bouffe, d’après La Duègne de Sheridan, a vu le jour en 1946 au Théâtre Kirov de Lenningrad, vingt ans après l’Amour des trois oranges, et fut peu apprécié officiellement par le régime stalinien.
Prokofiev s’était attaché à l’intrigue très théâtrale sans doute en raison des ses ressemblances avec une comédie de moeurs. Dans une Espagne de convention, au sein d’une famille noble, un père veut marier sa fille à un très riche marchand de poisson. Il est aisé de saisir la trop visible métaphore des barbons matérialistes voulant réduire les jeunes premiers pleins de sagesse et de bon sens.

Martin Duncan signe une mise en scène claire et efficace, malgré la langue russe, en soulignant la théâtralité de l’intrigue : des déguisements, des quiproquos, un enlèvement… mais aussi le décor très mobile manipulé parfois par les chanteurs mêmes, et six techniciens présents sur scène dans des chorégraphies. Ce décor quasi unique est renouvelé par les lumières. Le spectacle se fait et se défait, cédant peut-être chaque soir une place importante à l’improvisation.
Crédit : Patrice Nin
FIANCAILLES-COUVENT-_4_DR_Patrice_NinLa musique de Prokofiev crée d’authentiques personnages, accentuant leur tempérament et les situations dramatiques. Anastasia Kalagina interprète une délicieuse Louisa. La soprano, très applaudie, a charmé par le timbre divin de sa voix et sa grâce naturelle s’opposant au rude et grivois Mendoza et à son père naïf, respectivement Mikhail Kolelishvili et Brian Galliford. Quelles figures ! Quelles présences et quels tempéraments ! Dirigés avec finesse et dans l’esprit de la farce, la basse et le ténor jouent les deux barbons avec bonheur, sans oublier la terrible duègne, interprétée avec humour par Larissa Diadkova, apportant la dimension comique de l’oeuvre. Le lyrisme apparaît avec les personnages de Don Carlos et Ferdinand, Yuri Vorobiev et Édouard Tsanga, composant des personnages modestes et attachants.

Les styles sont mélangés avec le carnaval : toutefois les costumes fluo des danseurs tirent trop vers le grotesque, rappelant la comédie enfantine célèbre des français « Casimir », mêlés aux livrées très XVIII ème du valet. Une certaine poésie se dégage des scènes du couvent tandis que celle des moines est totalement burlesque mais datée aujourd’hui. Qui irait se moquer de cet univers ecclésiastique aujourd’hui ?

Marie Torrès

Ce qu’en disent les enfants
J’ai adoré : on dirait une pièce de théâtre avec du chant lyrique. C’est gai et poétique. Ça rend heureux ! La soprano interprète le rôle de Louisa avec grâce et espièglerie. Elle est très belle et chante à merveille.
J’aime bien quand Ferdinand chante son amour pour Clara :on dirait du bel canto italien. et les mimiques de don Carlos qui refuse de regarder par le trou de la serrure ce qui se passe….
Sophie, 13 ans

Informations

Les fiançailles au couvent
OPERA BUFFA en quatre actes de Serge Prokofiev
Livret de Serge Prokofiev et Myra Mendelssohn d’après La Duègne de Sheridan. Créé au Théâtre Kirov de Leningrad le 3 novembre 1946

Direction musicale, Tugan Sokhiev
Mise en scène, Martin Duncan
Décors et costumes, Alison Chitty
Lumières, Paul Pyant
Chorégraphie, Ben Wright

Orchestre et chœur du Capitole de Toulouse

Spectacle en russe sur-titré

28 janvier, 1er, 3 février 2011 – 20h
30 janvier 2011 – 15h

Tarif B : 115, 95, 70, 40, 15, 6€
Salle Favart – Durée : 2h15
www.operacomique.fr

Introduction à l’œuvre 30 minutes avant chaque représentation

Galerie

 

FIANCAILLES-COUVENT_3_DR_Patrice_NinFIANCAILLES-COUVENT_1_-_DR_Patrice_NinCrédit photos : Patrice Nin

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